21/05
« Their won’t be à next Time »
Quelque chose dont je devrais tâcher de me souvenir. Il n’y a qu’une seule fois de chaque chose, et il n’y a aucune possibilité de rejouer la même scène, et quand bien même, ce serait une répétition, c’est à dire, une première fois de nouveau, et encore un première fois, et toujours une première fois… Rien ne se rejoue de la même manière. Cela me rappelle dans quel état de transe créative m’avait plongée ce spectacle de danse répétitive à la maison de la Danse (2006?), que certains avaient hués et étaient sortis en insultants les danseurs, des élèves du conservatoire de Strasbourg si mes souvenirs sont bons. J’aimerais bien revoir ces pièces. Une première fois à nouveau, une mise en abîme de la répétition…
Je crois que je reviendrais dans cette ville. Non, je me fais la promesse d’y revenir. Peut-être pas seule cette fois-ci.
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Stockholm
Il y a donc la possibilité, d’être plusieurs, seul.e, mais multiples, exprimant d’autres sois, selon les situations et l’état dans lequel nous nous trouvons. Il y a tellement de moyens d’être, tellement de possibilités de s’inventer à chaque fois sans se perdre, rester authentique malgré tout, et ne pas se perdre malgré tout les pièges que tendent devant notre chemin, les rencontres éphémères factices, qui trouvent leurs vérités dans un à peu près, dans un paraître tacite, celui que les situations dictent. J’étais ce soir dans une soirée organisée par le théâtre « Södrateater » de Stockholm, un come-back apparemment de ce genre de soirées qui n’avaient pas été organisée depuis 2008, donc une « réouverture ». Moi je m’en foutais, je voulais juste danser, danser pour être dans mon corps, le seul qu’il m’est donné d’avoir, malgré toutes ses limitations qu’il m’impose, malgré les regards étrangers, malgré encore cet étrange d’être moi, éloignée des codes sociaux, éloignée de ce qui fait que nous sommes « Hommes », éloignée de la manière dont la plupart appréhende le monde qui les entourent. On m’a encore dit ce soir, par « inadvertance », que j’avais construit les barrières autour de moi, celles qui permettaient d’être à la fois centre et marge, centre de l’attention, et marge par la solitude que cette attention apportait. Cette ville, j’y reviendrai sûrement. Je sais, c’est le printemps, et tout paraît tellement léger et facile… Le lendemain n’a plus d’angoisses, parce que quoi qu’il se passe, il fera suffisamment chaud pour que ne pas avoir de maison ne soit un problème, pour que les gens ne soient pas renfermés, hermétiques aux contacts divers, pour que soit partagée, cette joie d’aborder la vie au jour le jour, cette invitation du monde à l’intérieur de l’être.
à être continué.